Devoir de mémoire (2)

Ce week-end, nous serons des milliers à pousser la porte des monuments de notre pays, de nos villes et villages. Ce sont les journées européennes du patrimoine. Excellente initiative qui nous permet, elle aussi, de satisfaire au devoir de mémoire.

Certains se rendront à Lignières, Lancé, Souday, La-Fontenelle, Cellé ou ailleurs pour découvrir ces églises de nos villages. C’est une occasion de faire mémoire des racines chrétiennes de l’Europe et de la France en particulier. Ces lieux de culte autour desquels sont construits nos bourgs ruraux, où le peuple se rend pour dire au-revoir à l’un des leurs, dont le clocher rythme parfois le temps et indique le sens du vent, en sont le signe permanent. Les communes ont fait d’importants efforts pour les restaurer. Qu’elles en soient remerciées, ainsi que les institutions qui leur ont permis financièrement de le faire. Même si nous comprenons la crainte des dégradations ou des vols, nous regrettons que ces lieux ne soient pas plus souvent ouverts et « habités », tout en respectant, bien sûr, leur affectation.

D’autres se rendront à Droué, à Chalay à Saint-Quentin-les-Trôo, aux Radrets à Sargé-sur-Braye, à la Bonaventure à Mazangé ou à Rochambeau à Thoré-la-Rochette. C’est une occasion de faire mémoire des femmes et des hommes qui ont écrit telle ou telle page de notre histoire ou de notre littérature nationale et mondiale, tout en animant la vie de nos territoires. Nous pouvons rendre hommage aux propriétaires qui font beaucoup pour entretenir et animer ces lieux.

D’autres encore se rendront à la Tour de Griset à Fréteval, au polissoir de Nourray, à la commanderie d’Arville, dans le quartier Saint-Lubin de Vendôme ou sur le site de l’abbaye de l’Aumône à La-Colombe. C’est une occasion de faire mémoire des femmes et des hommes, communauté humaine au fil des siècles, à qui nous devons ces lieux, et dont nous sommes collectivement les héritiers. Ils ont habité là avant nous, ont défriché, labouré, ensemencé, élevé, construit… et transmis. Nous recevons cette flamme de notre histoire et devrons la transmettre.

D’autres enfin se rendront sur le chemin des trognes à Boursay, à la Réserve de Grand Pierre et Vitain à Marolles, au jardin du Plessis Sasnières. Nous recevons ces paysages qui font notre terroir des femmes et des hommes qui les ont façonnés, conservés, entretenus, enrichis… A nous de conserver, par devoir de mémoire, leur souffle de vie et la magnificence naturelle de leurs couleurs.

Le devoir de mémoire ne s’applique pas uniquement aux morts des guerres, qu’il ne faut certes jamais oublier, pour tirer les leçons des événements tragiques de notre histoire commune.

Le devoir de mémoire s’applique à notre environnement, dans le temps comme dans l’espace.

Le devoir de mémoire n’est pas préservation par conservatisme, mais entretien pour la transmission.

Le devoir de mémoire est une voie de développement humain durable.

Il consolide nos racines pour nous tenir solidement debout et porter notre regard plus loin.

Bonnes journées européennes du patrimoine à toutes et tous.