« De toute manière, les gens ne lisent plus ! Mais bon, ce n’est pas en fermant la bibliothèque qu’ils liront plus… »
Tels sont les mots directs entendus à la porte de la bibliothèque de Vendôme hier matin. En effet, durant la période estivale, les horaires habituels sont réduits. Il faut en outre y ajouter une semaine de fermeture du 11 au 18 août. Les bibliothèques des Rottes et de St Ouen sont, elles, fermées du 30 juillet au 18 août.
Dommage pour les vendômois et touristes qui, en dépit de la météo capricieuse de ces vacances, auraient pu trouver à la bibliothèque de quoi nourrir leurs congés quel que soit leur âge.
La lecture publique, corollaire de la priorité d’instruction
Nous avions inscrit la campagne de l’élection présidentielle, comme celle des élections législatives qui l’ont suivie, sous une trilogie de verbes d’actions : Produire – Instruire – Construire.
Le service public de la lecture est le corollaire naturel du service public de l’instruction. La bibliothèque est le complément naturel de l’école. L’une enseigne la lecture, l’autre l’entretient.
Il est heureux d’avoir vu se réaliser, dans nos territoires ruraux des médiathèques communautaires. Citons, entre autres, Fréteval, Selommes, et tout récemment, Montoire.
Toutes les générations viennent y puiser les ressources pour satisfaire leurs passions, leur soif de culture, tant générale que sectorielle.
Une autre conception du service public
La bibliothèque de Vendôme n’a pas l’ouverture qui convient à un tel service public. Il faut en revoir le fonctionnement. Il ne suffit pas le l’affirmer. Voici quelques pistes.
Le service public n’est pas obligatoirement exercé exclusivement par des agents publics. Le service de la bibliothèque, encadré et sous la responsabilité du personnel affecté à ce lieu, peut impliquer des bénévoles. Au cours de ces années de crise, nous serons tous appelés à faire des efforts. Il ne nous apparaitrait pas illégitime de solliciter l’engagement direct et bénévole des citoyens dans des services publics pour élargir le champ d’action de ce service et éviter de recourir à la pression fiscale pour financer les charges de personnel.
Les effectifs de la bibliothèque pourraient également être renforcés par des personnes bénéficiaires du RSA, dans le cadre de leur retour vers l’activité.
La bibliothèque est l’un des lieux privilégiés pour accueillir des travaux d’intérêt général, alternative à l’emprisonnement ou à l’amende, dans le cas de petits délits. D’ailleurs, ce mode d’application des peines reste, à nos yeux, sous-utilisé, selon le principe de réparation (directe ou par substitution).
Symboliquement, en signe de reconnaissance, la carte d’abonnement à la bibliothèque pourrait être offerte à ces citoyens venant, pour les uns volontairement, offrir de leur temps à la bibliothèque pour que l’accès à la lecture soit le plus large possible.
Ce type de fonctionnement renouvelle la conception du service public qui cesse de n’être qu’un dû mais sollicite l’engagement de chacun dans sa réalisation.